Révélations dans la Parole

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Mais quand tu fais l'aumône...

par Jean-Louis Coraboeuf

« Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Donc lorsque tu fais l'aumône [éléèmosune], ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils ont leur récompense. Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Matthieu 6:1-4).

La miséricorde est un attribut de Dieu, "Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité" (Psaume 86:15), c'est pourquoi celle-ci se manifeste concrètement par Sa bonté et Sa fidélité envers Son peuple. Parce qu'Il est amour, Dieu est miséricordieux et Sa miséricorde c'est l'amour qu'Il accorde gratuitement sans aucune condition ni obligation préalable, à tous les hommes. Il manifesta ainsi la plénitude de Son amour en envoyant Son Fils unique dans le monde pour le sauver (Jean 3:16). Et Jésus fut rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin de devenir un Souverain Sacrificateur miséricordieux (Hébreux 2:17). C'est pourquoi Dieu prend davantage plaisir à la miséricorde qu'aux sacrifices qui cachent souvent une forme de propre justice (Matthieu 9:13).

Le mot grec éléèmosune signifie aumône et vient du mot grec éléos signifiant miséricorde. L'aumône est donc une grâce divine et non un sentiment de pitié. C'est pourquoi elle ne doit pas être un sujet de gloire parmi les hommes car c'est notre Père céleste qui en est l'auteur, "Il y aura toujours des indigents dans le pays ; c'est pourquoi je te donne ce commandement : Tu ouvriras ta main à ton frère, au pauvre et à l'indigent dans ton pays" (Deutéronome 15:11). La miséricorde se manifeste donc par des actes alors que la compassion qui demeure au niveau du coeur, s'exprime par des paroles. Comme la foi se manifeste par des actes, la miséricorde se manifeste par l'aumône, "Heureux l'homme qui exerce la miséricorde... il fait des largesses, il donne aux indigents ; sa justice [tsédaka] subsiste à jamais" (Psaume 112:5,9). La tsédaka est une oeuvre de justice, c'est-à-dire l'aumône exercée envers les hommes ; elle a une valeur éternelle.

L'aumône fait partie des préceptes divins, "Ce que l'Eternel demande de toi, c'est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu" (Michée 6:8). Comme la prière produit du fruit, l'aumône en produit aussi ; au delà d'une valeur éternelle pour celui qui la pratique, elle manifeste l'amour de Dieu envers celui qui la reçoit. Selon la Torah, les Hébreux devaient laisser un coin de leur champ non moissonné et ne pas glaner ce qui avait été oublié lors de la moisson (Lévitique 19:9), et aussi laisser quelques grappes dans les vignes pour le pauvre et l'étranger (Lévitique 19:10). Comme la prière et le jeûne (Matthieu 6:5-17), l'aumône trouvera sa récompense auprès de notre Père céleste, "Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !" (Matthieu 5:7).