Révélations dans la Parole

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En mémoire d'elle

par Jean-Louis Coraboeuf

« Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase d'albâtre qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix ; et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus. Quelques-uns exprimèrent entre eux leur indignation : A quoi bon perdre ce parfum ? On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s'irritaient contre cette femme. Mais Jésus dit : Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine ? Elle a fait une bonne action à mon égard ; car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez, mais vous ne m'avez pas toujours. Elle a fait ce qu'elle a pu ; elle a d'avance embaumé mon corps pour la sépulture. Je vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire [mnémosunon] de cette femme ce qu'elle a fait » (Marc 14:3-9).

Le mot grec mnémosunon signifie 'ce qui rappelle le souvenir', mémorial, monument, mémoire ; il vient du mot grec mnêmê signifiant souvenir, mémoire, qui a donné le mot français mnémonique – séquence de caractères facilitant la mémorisation. Jésus a dit à cette femme qu'elle avait fait une bonne action à son égard, un acte prophétique concernant sa mort et son ensevelissement dont le monde entier se souviendra. Cet acte prophétique agit comme un mémorial dont le but est de rappeler à la mémoire un fait ou un acte important. De même, lors de son dernier souper, Jésus institua la Cène pour rappeler à notre mémoire son sacrifice sur la croix, "Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire [anamnésis] de moi" (Luc 22:19).

Le mot hébreu zikaron – équivalent du mot grec mnémosunon – signifie mémorial, mémoire, souvenir, annales. Dieu institua ainsi des fêtes, des actes et des mémoriaux :

  • pour se souvenir que l'Eternel est le Dieu d'Abraham, Isaac et Jacob, Dieu révéla son nom, יהוה, à Moïse (Exode 3:15 Darby) et le grava Lui-même sur les deux tables de pierres,

  • pour conserver le souvenir de la sortie d'Egypte, Dieu institua la fête de la Pâque (Exode 12:14),

  • pour rappeler à Dieu les douze tribus d'Israël, l'éphod du souverain sacrificateur portait deux pierres avec le nom des douze tribus gravé dessus (Exode 28:12),

  • pour se souvenir qu'ils avaient été rachetés par l'Eternel, les pauvres comme les riches devaient payer un demi-sicle lors du dénombrement (Exode 30:11-16),

  • pour se souvenir du passage du Jourdain avec l'arche de l'alliance, Josué fit emporter 12 pierres du milieu du Jourdain et en fit déposer douze autres là où s'étaient arrêtés les scarificateurs dans le Jourdain (Josué 4:8-9),

  • pour se souvenir du méchant Haman, la fête de Pourim fut instituée (Esther 9:27-28),

  • pour se souvenir de la transfiguration de Jésus, l'apôtre Pierre écrivit une parole prophétique à laquelle nous devons prêter attention, "Mais j'aurai soin qu'après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir [mnêmê] de ces choses" (2 Pierre 1:15-21).

Dieu dresse ainsi des mémoriaux pour nous rappeler Ses actions envers Son peuple. Mais en ce qui concerne les ennemis de Son peuple, Il en efface tout 'souvenir' : Amalek (Exode 17:14), Moab (Esaïe 26:14). Il y a aussi dans les cieux un Livre du Souvenir qui est écrit pour ceux qui craignent l'Eternel et qui honorent son Nom (Malachie 3:16), un mémorial de nos aumônes (Actes 10:4) et de nos bonnes actions – comme cette femme qui versa un vase de parfum sur Jésus.