Révélations dans la Parole

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Jésus et la veuve de Naïn

par Jean-Louis Coraboeuf

« Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui. Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville. Le Seigneur, l'ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleure pas ! Il s'approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit : Jeune homme, je te le dis, réveille-toi [égéiro] ! Et le mort s'assit, et se mit à parler. Jésus le donna [didomi] à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a paru [égéiro] parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Cette parole sur Jésus se répandit dans toute la Judée et dans tout le pays d'alentour » (Luc 7:11-17).

Le passage des noces de Cana nous révèle que Marie, la mère de Jésus, était probablement veuve car il n'est pas fait mention de Joseph (Jean 2:1-2). Jésus fut donc touché par la situation de cette veuve de Naïn, par la détresse qu'elle ressentait, mais aussi parce qu'il savait que sa propre mère, Marie, connaîtrait bientôt cette même souffrance. C'est pourquoi il fut ému de compassion pour cette veuve de Naïn qui venait de perdre son fils unique. Jésus savait que sa mère gardait dans son coeur les paroles prononcées par Siméon rempli du Saint-Esprit, "Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction (et à toi-même une épée te transpercera l’âme) afin que les pensées de beaucoup de coeurs soient dévoilées" (Luc 2:34-35).

Le verbe grec égéiro signifie se lever, réveiller, ressusciter ; l'ange s'adressa ainsi à Marie de Magdala : "Il n'est point ici ; il est ressuscité [égéiro], comme il l'avait dit" (Matthieu 28:6). Dans la résurrection du fils unique de la veuve de Naïn, Jésus préfigura la résurrection du Fils unique de Dieu. Comme Jésus donna [didomi] le fils de Naïn à sa mère, Dieu donna Son Fils [didomi] au monde (Jean 3:16). C'est pourquoi, à travers cet acte, le peuple considéra Jésus comme un grand prophète : « Un grand prophète a paru [égéiro, est ressuscité] parmi nous, et Dieu a visité son peuple ». Le peuple qui n'avait plus entendu Dieu parler depuis 400 ans, depuis Malachie, considérait donc Jésus comme une résurrection divine dans le désert spirituel qu'il vivait.

Bien que Jésus avait aussi des frères et des soeurs issus de Marie et de Joseph (Matthieu 13:55-56), c'est à son ami intime, Jean, qu'il confia sa mère lorsqu'il était sur la croix (Jean 19:25-27). Comme Jésus était le seul fils unique de Marie conçu par le Saint-Esprit (les autres ayant été conçus par Joseph), il confia donc sa mère à celui qui était le plus proche de lui, celui qui spirituellement pouvait accomplir cette tâche. De même, Jésus confie les tâches les plus délicates à ceux qui sont ses amis intimes.