Révélations dans la Parole

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Déjà la cognée est mise à la racine des arbres

par Jean-Louis Coraboeuf

« Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui : Races de vipères [echidna], qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc des fruits dignes de la repentance [métanoïa], et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter [égeiro] des enfants à Abraham. Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu » (Luc 3:7-9).

Les arbres représentent les hommes : le psalmiste se compare à un olivier verdoyant dans la maison de Dieu (Psaume 52:10), le juste à un térébinthe de la justice (Esaïe 61:3), et l'aveugle voit les hommes comme des arbres qui marchent (Marc 8:24). Jean-Baptiste s'adresse ici littéralement à "ceux qui ont été engendrés par la 'femme perfide' (sens figuré du mot grec echidna)", c'est-à-dire à tous les hommes issus de la chute. C'est pourquoi la justice de Dieu a été manifestée pour tous les hommes par Jésus car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu (Romains 3:21-23). Mais les pharisiens et les sadducéens qui enseignaient la Torah écrite ainsi que la Torah orale (Tradition), ne comprirent pas que la grâce de Dieu était en train de se manifester en dehors de leur système religieux. Ils se croyaient justes (Luc 18:9-12) et ne voyaient donc pas la nécessité de se repentir.

Le prophète Esaïe qui a eu la vision du Seigneur glorifié, a prophétisé qu'une partie de son peuple aurait le coeur insensible, les oreilles bouchées et les yeux aveugles jusqu'à ce que les villes du pays soient dévastées et privées d'habitants, et que le pays soit réduit en désolation. Mais il a aussi prophétisé qu'un dixième des habitants seraient brûlés (abattus ou broutés), et comme le térébinthe et le chêne qui conservent leur souche lorsqu'ils sont abattus, ils verraient une postérité sainte sortir de leur souche (Esaïe 6:8-13). A cause de sa désobéissance, une majorité du peuple d'Israël (90 % selon Esaïe 6:13) est tombée dans l'endurcissement et a rejeté le Messie de Dieu, enflammant alors la colère de Dieu et voyant ainsi en l'an 70 la ville de Jérusalem être détruite.

Jean-Baptiste a annoncé clairement que Dieu avait envoyé Son Fils pour abattre les arbres qui ne portaient pas de bons fruits. Leur tronc serait coupé, mais leur souche demeurerait et verrait une pousse sainte se développer. C'est la repentance [métanoïa] qui permet à Dieu de couper le vieux tronc pour que celui-ci soit détruit par le feu. Jean-Baptiste annonçait donc que le vieil homme qui portait de mauvais fruits devait être abattu pour être remplacé par un homme nouveau qui porterait du bon fruit. Mais il annonçait aussi que ceux qui résisteraient à cette intervention divine auraient à affronter la colère de Dieu. En effet, Dieu est tout-puissant pour donner la vie [égeiro] à une pierre (un coeur de pierre) et en faire un vrai fils d'Abraham (avec un coeur de chair), mais Il ne peut pas le faire sans la repentance, c'est-à-dire sans l'accord de l'homme. L'homme a donc le choix : subir la colère de Dieu ou permettre à Dieu de détruire son vieil homme pour laisser grandir un homme nouveau qui portera du bon fruit.