Révélations dans la Parole

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Il y aura plus de joie dans le ciel

par Jean-Louis Coraboeuf

« Mais il leur dit cette parabole : Lequel d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve ? Lorsqu'il l'a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance » (Luc 15:3-7).

Les pharisiens et les scribes critiquaient Jésus car Celui-ci accueillait les publicains et les gens de mauvaise vie, et mangeait même avec eux (Luc 15:1-2). C'est pourquoi Jésus leur raconta trois paraboles (la brebis perdue, la drachme perdue et le fils perdu) pour mettre en évidence la joie que produit dans le ciel la repentance d'un homme et le pardon que cela entraîne auprès de Dieu. Les pharisiens et les scribes se considéraient eux-même comme des justes dans le Royaume de Dieu (Luc 18:11) qui sont donc représentés par les quatre-vingt-dix-neuf brebis, les neuf drachmes et le fils aîné. Mais Jésus fut envoyé par Dieu pour les brebis perdues de la maison d'Israël (Matthieu 15:24), les publicains et les gens de mauvaise vie, représentés par la drachme perdue et le fils perdu. C'est pourquoi le Berger d'Israël laissa ses quatre-vingt-dix-neuf brebis de coté pour aller chercher la brebis perdue.

La parabole des deux fils met en évidence l'amour de Dieu le Père et la manifestation de Sa grâce envers le pécheur qui se repent. Le fils aîné qui, selon lui, était juste car il n'avait jamais transgressé les ordres du père (Luc 15:29), ne comprit pas ce qu'étaient la grâce de Dieu et le pardon divin. Si cela avait dépendu de lui, il n'aurait jamais pardonné à son frère cadet d'avoir dilapidé ses biens et mangé avec des prostituées (Luc 15:30). C'est pourquoi il se mit en colère [orgizo] en apprenant que son père faisait la fête pour le retour de son fils perdu (Luc 15:28). Le verbe grec orgizo désigne une colère violente capable de meurtre. Par son comportement (observance de la Torah comme une Loi), le fils aîné (les pharisiens) avait l'attitude d'un esclave et non d'un homme libre dans la maison du père (Jean 8:31-34). Et lorsque Jésus essaya de faire comprendre cela aux pharisiens, ceux-ci lui jetèrent des pierres (Jean 8:59).

Ces trois paraboles montrent :

  • qu'il y a une fête dans le ciel et sur la terre, chaque fois qu'un homme qui était perdu, se repend et accepte la grâce de Dieu,

  • qu'il y a de la colère chez ceux qui se croient justes et qui n'acceptent pas la grâce de Dieu, au point de devenir des meurtriers.

Ce fut l'exemple de Saul de Tarse, pharisien de la tribu de Benjamin, irréprochable à l'égard de la justice de la Torah, qui persécuta l'Eglise (Philippiens 3:5-6), croyant ainsi accomplir la volonté de Dieu jusqu'à ce qu'il fut lui-même touché par la grâce de Dieu. Cependant tous les pharisiens ne furent pas touchés par cette grâce comme le fut Saul de Tarse, et beaucoup se comportèrent comme le fils aîné de la parabole. Quand il s'adressa à lui, le père ne l'appela plus l'aîné 'fils' [huios], mais 'enfant' [teknon], le déchoyant ainsi de son héritage. C'est aussi ce que Jésus dit expressément aux pharisiens dans la parabole des vignerons, "C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à un nation qui en rendra les fruits" (Matthieu 21:43).