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Talmud
Talmud (vient du verbe lamad, “apprendre”, ou du verbe limmad, “enseigner”) signifie “étude” (une activité théorique, qui s'oppose à ma'aseh, “action”, mettre en pratique les commandements), mais aussi "instruction, enseignement" (et cela déjà à Qumran). Cette instruction venait surtout des Ecritures et avait donc une véracité scripturaire. Le rabbin Sherra (de l'époque des Géonim) le définit ainsi : « le Talmud est la sagesse des premiers enseignants qui l'ont interprété sur la base même de la Mishna ». A l'origine, le savoir Juif était oral : « Moïse reçut la Torah sur le mont Sinaï et la transmit à Josué ; Josué aux anciens ; les anciens aux prophètes ; et les prophètes la transmirent aux hommes de la Grande Assemblée. Ils dirent alors trois choses : Sois mesuré dans ton jugement, fais beaucoup de disciples et élève une protection autour de la Torah » (Pirque Avot 1:1). Les rabbins expliquèrent la loi et débattirent à son sujet, et discutèrent la Bible hébraïque sans avoir l'avantage des travaux écrits (en dehors des livres bibliques). Cependant cette situation changea radicalement, principalement à cause de la destruction de l'état Juif en l'an 70, et conséquemment au bouleversement des normes sociales et légales du peuple Juif. Comme les rabbins devaient faire face à une nouvelle réalité (principalement un Judaïsme sans Temple et la Judée sans autonomie légale), il y eut une rafale de discours au sujet de la loi, et le vieux système système scolaire oral ne put être maintenu. C'est donc pendant cette période que les discours rabbiniques commencèrent à être écrits. Selon la tradition, la Mishna fut compilée par le rabbin Judah haNasi. Il rassembla une grande quantité d'enseignements rabbiniques, les édita et les organisa selon une structure d'actualité. Le nom “mishna” signifie "formulation" ou "rédaction" (vient du verbe hébreu shana, "répéter" ou "passer en revue"). Ce nom fait allusion à la méthode originelle de mémorisation orale concernant l'étude des discussions rabbiniques. Le Talmud est un registre de discussions rabbiniques relatives à la loi, l'éthique, les coutumes et l'histoire Juives. C'est la source fondamentale de la Loi juive. Le Talmud est rédigé en deux parties : la "Mishna" et la "Guémara". La Mishna fut compilée aux environ de l'an 200, c'est un recueil des débats et des opinions sur la loi. La Guémara fut compilée aux environs de l'an 500, elle contient un vaste éventail des discussions rabbiniques. (haut) Le Talmud de Jérusalem (Talmud Eres Yisra'el, littéralement le "Talmud de la Terre d'Israël"), qui dans sa contrée d'origine était au début simplement connu comme le "Talmud". La Halakhot Gedolot l'appelle le Talmud de-Ma'arba, "Talmud de l'Ouest", reflétant apparemment l'expression "dans l'Ouest ils disent", ce qui dans le Talmud Babylonien indique la Terre d'Israël, selon une perspective babylonienne. Le Talmud de Jérusalem est le commentaire mishnaïque des Amoraïm vivant en Terre d'Israël. Cette définition, cependant, est à considérer dans son sens le plus large. Ceci parce que le Talmud de Jérusalem ne suit pas la Mishna de très près, mais offre beaucoup de matières supplémentaires qui sont faiblement en relation avec la Mishna. Le Talmud de Jérusalem non seulement développe la Halakha de la Mishna d'une façon totalement inattendue, mais aussi la complète avec diverses matières aggadiques et présentations bibliques ; de plus, c'est une source importante pour l'histoire de la Terre d'Israël, le développement de la liturgie Juive, etc. Dans son ordonnancement, le Talmud de Jérusalem suit la Mishna ; pour cette raison, il est référencé selon la perspective des traités de la Mishna avec ses chapitres et halakha (bien que la numérotation diffère selon les différentes éditions), et complété par une référence au folio et à la colonne (a – d). (haut) Les Géonim, les rabbins Nissim, Alfasi et autres, font allusion au Talmud de Babylone en l'appelant talmud dilan, "notre Talmud". Le nom Talmud babli fut donné pour différencier le Talmud de Babylone du Talmud de Jérusalem ; cependant le nom Talmud (ou Guémara) suffit pour désigner le Talmud de Babylone, qui, dans la compréhension Juive, est le Talmud, par excellence. De façon très approximative, le Talmud de Babylone peut aussi être appelé : Commentaire Babylonien sur la Mishna. Dans les éditions habituelles imprimées, le Talmud de Babylone comprend presque 2900 feuilles numérotées et est ainsi beaucoup plus considérable que le Talmud de Jérusalem. Le Talmud de Babylone a surtout intégré de nombreux et considérables midrashim, qui restent, en Terre d'Israël, restreints à un genre littéraire indépendant. D'une façon générale, la Aggada du Talmud de Babylone est beaucoup plus importante que celle du Talmud de Jérusalem. Ainsi le Talmud de Babylone contient, par exemple, un "livre sur les rêves", un traité sur les miracles et les visions, un récit illustrant la conduite des rabbins des académies, un récit sur la période des deux révoltes contre Rome. Le caractère général du Talmud de Babylone est encyclopédique. Les éditeurs ont inclus tout ce qui était enseigné dans les écoles rabbiniques, et ont estimé que c'étaient des valeurs à garder : toutes sortes de récits (par exemple, au sujet de l'aspect de la mort), des anecdotes au sujet des rabbins, des souvenirs historiques, de la connaissance de la médecine, de la biologie, des mathématiques, de l'astronomie, de l'astrologie, etc. Ainsi le Talmud de Babylone est moins un livre thématique fermé qu'une librairie nationale du Judaïsme Babylonien dont la structure a rivalisé avec la Mishna. (haut) |