Enseignements Bibliques

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Le voile déchiré... (1)

par Gérald Fruhinsholz

La déchirure de l'hymen

On connaît le mot Hyménée, qui désigne le mariage, mais moins l'hymen qui en est l'origine. Chez la femme, l'hymen est une petite membrane qui ferme partiellement l'orifice vaginal, et qui dit-on, n'a aucune utilité physiologique. Or, cette membrane, l'hymen, se rompt lors du premier rapport sexuel, entraînant une légère perte de sang. Ainsi au Moyen-Orient existait la tradition de montrer les draps tâchés de sang, prouvant la virginité de la fiancée. C'était alors la fête et l'objet d'une grande joie dans la communauté !...

Cela nous aide à prendre conscience de l'importance "du signe du sang" lors du percement de l'hymen et la portée prophétique qu'il revêt ! C'est un symbole marquant : il signifie que le mariage est consommé. Les fiancés sont à présent des mariés et ne feront qu'une seule chair dans la pensée du Créateur. Le couple homme / femme est la plus belle création de Dieu. La déchirure de l'hymen est l'ouverture à une nouvelle vie, au plus important de la vie puisque par l'union des deux êtres, elle devient procréatrice. C'est la porte d'un amour devant s'accomplir et s'épanouir, et nous allons voir que cette image est parfaitement biblique.

Le voile du Tabernacle

Osons une comparaison… avec le Tabernacle ! Il y a dans la Tente du désert 3 rideaux correspondant aux 3 parties du Tabernacle, nous faisant pénétrer dans les lieux saints. Le premier lieu est le Parvis accessible au peuple Hébreu : là se trouve l'autel d'airain sur lequel se faisaient les sacrifices et holocaustes. Puis, un autre rideau donnait accès au Lieu saint réservé aux Lévites, où se trouvait notamment la Ménorah. Enfin, il y a le troisième rideau qui ne pouvait être franchi que par le souverain sacrificateur. Là devait être déposé une fois par an sur l'Arche de l'Alliance, le sang du sacrifice expiatoire. Ce dernier voile, différent des autres, était "un voile bleu, pourpre et cramoisi de fin lin" (Exode 26:31). Son nom est פרכתparokhet [le parokhet existait aussi pour le Temple, "Il (Salomon) fit le voile bleu, pourpre et cramoisi, et de byssus, et il y représenta des chérubins" (2 Chroniques 3:14). Les deux premiers rideaux du Tabernacle avaient pour nom masakh (ce mot signifie protection). Ainsi est le voile masakh qui couvre l'Arche et le voile protecteur de la Nuée sur Israël (Psaume105:39)].

Ce voile séparait le Lieu saint du Lieu Très saint où se trouvait l'Arche de l'Alliance. La valeur numérique du mot parokhet est 700, dénotant un symbolisme fort, le sept étant le chiffre parfait de "Dieu fait homme", accentuée par la plénitude du cent. Nous constatons que le franchissement de ce voile précieux est lié au sang qui est déposé sur le couvercle de l'Arche de l'Alliance, gagnant pour le peuple la faveur divine, "Il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple, et il en portera le sang au-delà du voile" (Lévitique 16:15).

Le voile a été déchiré !

Dans la Nouvelle Alliance et la pensée chrétienne, le voile a été déchiré ! La Bible dit que "Jésus est le voile" qui fut percé et qui est mort pour tous les hommes, "Jésus, ayant encore crié à voix forte, rendit l'esprit. Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent" (Matthieu 27:51). "Ainsi donc, frères, nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire de sa chair" (Hébreux 10:19-20). Réalisons l'œuvre merveilleuse de la Croix ! Dieu a ouvert les Cieux lorsque Jésus "a traversé le Tabernacle" (Hébreux 9:11). Il est "entré dans le ciel, pour comparaître pour nous devant Dieu" (Hébreux 9:24). Alléluia pour cet accomplissement ! Jésus nous a introduit dans l'intimité du Père, en prenant sur lui nos péchés et l'iniquité de l'humanité. Il est l'agneau immolé et son sang versé nous ouvre la porte à une vie de liberté et de joie, Il réconcilie l'homme avec son Créateur.

Pour le peuple Hébreu

Il y a aussi une déchirure pour Israël, l'introduisant dans une nouvelle vie, et correspondant à la délivrance de l'Egypte, image de la Délivrance finale avec la venue du Mashia'h. Alors que le peuple Hébreu, poursuivi par Pharaon, était acculé devant cette barrière liquide qu'était la Mer des Joncs, Dieu ordonna à Moïse, "Lève ta verge, étends ta main sur la mer, et fends-la [Baqa'] ; et les enfants d'Israël entreront au milieu de la mer à sec" (Exode 14:16). Baqa' = fendre, déchirer, faire une brèche, percer, ouvrir. Le terme est fort et nous fait évidemment penser à l'hymen déchiré. Néhémie 9:11, "Tu fendis la mer devant eux, et ils passèrent à sec au milieu de la mer", et le Psaume 78:13, "Il fendit la mer, leur ouvrit un passage".

Notons que le mot qui désigne le voile du Tabernacle, parokhet, vient du mot perekh, qui parle d'oppression, de cruauté, de travail exténuant. N'est-ce pas ce que représentait "l'Egypte" pour le peuple de Dieu ? Le voile parokhet est synonyme d'oppression, et c'est de cela que le Seigneur délivre, et du péché en général. Le sang est-il lié à la "déchirure" de la Mer rouge ? – Oui, il a été versé au sortir de l'Egypte, avec l'agneau sans défaut, et son sang versé a couvert les linteaux des portes, protégeant Israël d'une mort certaine.

Franchissons les étapes du Tabernacle…

Nous avons vu ce que signifiait le "voile déchiré" dans la Nouvelle Alliance – l'entrée dans la liberté et la plénitude de la vie avec Dieu. Combien en sommes-nous loin, n'est-ce pas ? On doit comprendre que nous avons différents niveaux de compréhension et aussi que nous avons la vie entière pour nous approcher de plus en plus de Dieu et Le connaître, car c'est bien là le but de la vie du croyant. Comme "l'hymen déchiré" est le symbole d'une vie à deux qui ne deviendront qu'un, le "voile déchiré" est celui d'une communion de pensée entre Dieu et Sa création, la plus belle – l'homme. Ainsi devons-nous grandir dans cette maturité et devenir "un homme de Dieu accompli" (2 Timothée 3:17).

Théologiquement, il y a une gradation dans les trois étapes du Tabernacle correspondant aux trois lieux – le Parvis, le Lieu saint et le Lieu Très saint. Quelles en sont les étapes ? Découvrons-les au fur et à mesure que nous avançons dans le Tabernacle – "Jésus a traversé le Tabernacle…" (Hébreux 9:11) :

D'abord dans le Parvis, la repentance qui nous conduit au salut (l'Autel d'airain) et la découverte d'une nécessaire sanctification (la Cuve) ; puis dans le Lieu saint, la révélation du Saint-Esprit (la Ménorah), le service (la Table des pains) et l'adoration (l'autel des parfums). Ce parcours de foi n'est jamais terminé : nous aurons toujours besoin de retourner à la case départ pour mieux comprendre l'importance de l'humilité et de la repentance, comme celle de renouveler notre consécration et "la sanctification sans laquelle nul ne verra Dieu" (Hébreux 12:14). Il reste alors la dernière révélation, celle de l'Arche de l'Alliance. Pour cela, il est nécessaire de franchir le troisième et dernier voile, et rentrer dans le Sanctuaire.

et déchirons, perçons le voile !

Quelle est la caractéristique du troisième lieu fermé par le parokhet ? Il est celui de l'unité de Dieu en nous. En pénétrant dans le Lieu Très saint, nous touchons le cœur du Père. Nous laissons tomber nos questions doctrinales et nos querelles ecclésiales dans la présence de Dieu. Comme Esaïe, nous tombons à genoux et crions, "Grâce, mes lèvres sont impures !" (Esaïe 6:5). Après toutes les épreuves terribles qu'il vécut, Job dira, "Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais maintenant mon oeil t'a vu" (Job 42:5).

"Seigneur, ce dont j'ai besoin, c'est d'un coeur brisé…
Donne-moi un cœur tout simple qui ne soit pas divisé,
qui ne s'enfle pas de connaissance,
mais s'attache à Ta présence
" – Corinne Lafitte (Psaume 51).

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